17 avril 2006
PARTICULARITES DU FRANCAIS D'AFRIQUE DE L'OUEST (4)
CONTAINER : INVENTAIRE
Toujours un douanier voleur
Trois cent mocassins cent vingt tapis onze Macintosh Une chambre froide un hachoir une meule Cinq baby-foot douze nappes neuf écrans dix neuf pneux soixante-neuf casques de chantier Trente sept mètres cubes dix tonnes
Cinq ou six douaniers voleurs
Quinze cartons volés quelques millions partis en fumée Une addition salée des sous envolés Un Francis très fâché un Dominique désolé
Et...naturellement : un douanier voleur
Version originale de l'inventaire de Jacques Prévert : Une pierre deux maisons trois ruines un jardin des fleurs quatre fossoyeurs un raton laveur une lame de fond six musiciens une douzaine d'huîtres un citron un pain un rayon de soleil un monsieur décoré de la légion d'honneur une porte avec son paillasson un autre raton laveur la fleur qu'on appelle souci un sculpteur qui sculpte des Napoléon deux amoureux sur un grand lit un receveur des contributions une chaise trois dindons un ecclésiastique un furoncle un receveur des contributions une chaise trois dindons une guêpe une écurie de courses un rein flottant deux filles de joie un oncle Cyprien Un fils indigne deux frères dominicains trois sauterelles un strapontin une Mater dolorosa trois papas gâteau deux chèvres de Monsieur Seguin un fauteuil Louis XVI un talon Louis XV un tiroir dépareillé un buffet Henri II deux buffets Henri III trois buffets Henri IV un homme du monde deux chirurgiens trois végétariens un cannibale une pelote de ficelle deux épingles de sûreté un monsieur âgé une Victoire de Samothrace un comptable deux aides-comptables une expédition coloniale un cheval entier une demi-pinte de bon sang une mouche tsé-tsé un homard à l'américaine un jardin à la française deux pommes à l'anglaise un jour de gloire un face-à-main un valet de pied un orphelin un poumon d'acier une semaine de bonté une année terrible un mois de Marie une minute de silence une seconde d'inattention et...
cinq ou six ratons laveurs un petit garçon qui sort de l'école en riant un petit garçon qui entre à l'école en pleurant deux pierres à briquet une fourmi un paysage avec beaucoup d'herbe verte dedans dix-sept éléphants un juge d'instruction en vacances assis sur un pliant deux belles amours trois grandes orgues un veau marengo une vache un taureau un siphon d'eau de Seltz un soleil d'Austerlitz un vin blanc citron deux sœurs latines trois dimensions douze apôtres mille et une nuits trente-deux positions six parties du monde sept péchés capitaux deux doigts de la main dix gouttes avant chaque repas un Petit Poucet un grand pardon un calvaire de pierre trente jours de prison dont quinze de cellule cinq minutes d'entracte. cinq points cardinaux dix ans de bons et loyaux services et... plusieurs ratons laveurs. La reprise pour la chanson de Vladimir Kosma (1957) :
deux pierres trois fleurs un oiseau une triperie vingt-deux fossoyeurs un amour le raton laveur une madame untel un grand rayon de soleil un citron un pain une lame de fond un pantalon une porte avec son paillasson un Monsieur décoré de la légion d'honneur le raton laveur un sculpteur qui sculpte des Napoléon la fleur qu'on appelle souci deux amoureux sur un grand lit un carnaval de Nice une chaise trois dindons un ecclésiastique un furoncle une guêpe un rein flottant une douzaine d'huîtres une écurie de courses un fils indigne deux pères dominicains trois sauterelles un strapontin une fille de joie trois ou quatre oncles Cyprien le raton laveur une mater dolorosa deux papas gâteau trois rossignols deux paires de sabots cinq dentistes un homme du monde une femme du monde un couvert noir deux cabinets deux petit'suisses un grand pardon une vache un samovar une pinte de bon sang un monsieur bien mis un cerf volant un régime de bananes une fourmi une expédition coloniale un cordon sanitaire trois cordons ombilicaux un chien du commissaire un jour de gloire un bandage herniaire un vendredi soir une chaisière un œuf de poule un vieux de la vieille trois hommes de guerre un François premier deux Nicolas II trois Henri III le raton laveur un père Noël deux sœurs latines trois dimensions mille et une nuits sept merveilles du monde quatre points cardinaux 1 2 3 4 heures précises douze apôtres quarante-cinq ans de bons et loyaux services deux ans de prison six ou sept péchés capitaux trois mousquetaires vingt mille lieues sous les mers trente-deux positions deux mille ans avant Jésus-Christ cinq gouttes après chaque repas quarante minutes d'entracte une seconde d'inattention et naturellement... le raton laveur...
N'DJAMENA : PETITS JOUEURS...
08 avril 2006
PARTICULARITES DU FRANCAIS D'AFRIQUE DE L'OUEST (3)
TOURTERELLES
02 avril 2006
PARTICULARITES DU FRANCAIS D'AFRIQUE DE L'OUEST (2)
01 avril 2006
IL NEIGE A OUAGA (COMME SUR LE LAC MAJEUR)
29 mars 2006
DOMINIQUE SE MARRE
ECLIPSE DE SOLEIL
16 mars 2006
METEO (2)
15 mars 2006
METEO
08 mars 2006
JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME
25 février 2006
PARTICULARITES DU FRANCAIS D'AFRIQUE DE L'OUEST
21 février 2006
RALENTISSEMENT DANS LE FLUX DE NEWS
19 février 2006
Vu de plus près, c'est par ici :
Plus précisément dans ce coin là :Là ça commence à se préciser, on distinguer nettement le Burkina Faso :
Une fois là, viser Ouagadougou :
A Ouga, demander le rond-point "Patte d'oie" : Puis suivre le plan :
FRANCIS ET LE MOORE (3)
18 février 2006
FRANCIS SE MARRE
SAAM PUUSEM YAA A ZUBO
CONTAINER STORY
BESTIOLES ET TAS DE BOIS (2)
SAINT VALENTIN (2)
SAINT VALENTIN
HARMATTAN (2)
- désespoir probable de Mariam (la femme de ménage), à qui on se promet de parler du tonneau des Danaïdes, lundi, quand elle viendra balayer;
- soupir résigné d'Adama (le piscinier), qui commence à comprendre le mythe de Sisyphe, dès demain matin;
- insomnie (pour cause de boucan) à l'heure ou ces lignes sont écrites (04h12' UMT) de Cissou et Domi;
- nouvelle livraison d'anecdotes sur le blog (quand Dominique n'arrive pas à dormir il tape sur son clavier, maintenant qu'il y a de la lumière dans la pièce où se trouve le PC).
17 février 2006
FRANCIS ET LE MOORE (2)
FRANCIS ET LE MOORE
BESTIOLES ET TAS DE BOIS
L'HARMATTAN
16 février 2006
REPASSAGE
OUAGA PROPRETE
DU TRIO AU DUO...
08 février 2006
ANECDOTES OUGALAISES....
(4 janvier -8 février 2006)
CLIMAT
Le temps polaire (35° la journée, tombant parfois à 25° voire 20° la nuit) reculant en faveur d'un temps un peu plus printanier (38° la journée, 30° à 35° la nuit), nous avons donc pu ranger les édredons en plumes et les doudounes.
SOMMEIL, RELIGIONS, TRANSPORTS AERIENS et FAUNE AU BURKINA FASO
Francis et moi avons assez mal dormi au début.
Il faut dire que les nuits ne sont pas particulièrement tranquilles.
Les deux dancings du coin diffusent à profusion de la variété locale (beurk) jusquà des heures pas possibles.
Vers 3h30, les muezzins entament, en canon, l'appel à la prière à l'intention des musulmans du coin (Allahouakbar!).
Sur le coup de 4 heures et demie, les catholiques de la chapelle en plein air située juste en face de la concession, appellent à mâtines, en frappant à coups de masse sur une jante de camion suspendue par une corde à un arbre, faute de cloches (bang, bing, bang!).
Après quoi les protestants d'à côté se mettent à chanter la gloire de Dieu (Amen, Alléluia!) sur des airs de gospels baptistes américains.
Il arrive aussi que les animistes organisent une procession nocturne de masques et de fétiches au rythme des tam-tam (badaboum, badaboum!).
La tolérance religieuse au Burkina Faso est admirable, mais nous apprécierions la tenue d'un forum oecuménique pour qu'imams, curés, pasteurs et sorciers se mettent une fois pour toutes d'accord sur une même heure de prière pour tous, Nom de Dieu(x)!
Pour ne rien gâcher, la villa est située pile poil dans l'axe de la piste d'atterrissage de l'aéroport international de Ouagadougou à moins d'un kilomètre du début de piste...
Résultats : les avions passent à très très basse altitude au-dessus de la maison.
Les vols Air France, ça va, mais les vieux coucous d'Air Burkina ou Air Mali (également connue sous le nom évocateur d'Air Peut-être), là on a carrément l'impression que les tôles du toit vont s'envoler et on surveille chaque matin les fissures de la maison pour voir de combien elles se sont agrandies...
On passe sur les Tupolev et Iliouchine perdant des boulons des compagnies charter libyennes emmenant les pèlerins à La Mecque...
Un de ces jours, l'un d'entre eux s'écrasera dans la piscine et nous réveillera de manière définitive.
Quand on pense aux petits bourgeois douillets qui protestent contre les vols de nuit à Zaventem et qui ont fait fuir DHL et ses emplois, ici, on se marre doucement.
N'oublions pas les geckos, ces sympatiques reptiles, qui ressemblent à de gros lézards multicolores.
On en a toute une colonie à la maison, tant dans le jardin qu'a l'intérieur où ils se baladent sur les murs et logent dans les faux plafonds.
On les aime bien et on n'a garde de les chasser, parce que ces redoutables insectivores nous permettent de ne voir jamais aucune mouche, même lorsque nous mangeons en plein air dans jardin, et quasiment pas un moustique (un luxe sous ces latitudes).
Le hic, c'est que ces charmants animaux domestiques poussent leurs cris d'amour la nuit et le cri d'amour d'un gecko, ça ressemble à celui d'un crapaud enroué qui se serait piqué aux stéroïdes anabolisants avant d'avaler un mégaphone.
De temps en temps, on a droit aussi aux multiples chats du voisin venus chasser la souris, la nuit, sur le toit tôlé.
Sans oublier, tous les matins, les petits oiseaux insectivores venus becqueter les scarabées ayant eu l'imprudence de venir se chauffer aux premiers rayons du soleil sur les volets métalliques des chambres (ça, ça fait le bruit d'un pic-vert sous amphétamines s'attaquant à une cymbale).
Il n'y en a qu'un que le tintamarre ne me dérange pas.
Fred a du mal a s'endormir, mais une fois dans les bras de Morphée, plus rien ne parvient l'en sortir.
Francis et moi pouvons pester, râler, jurer : l'autre dort.
Il rêve aussi.
A en juger par le bruit émanant de sa chambre il doit rêver qu'il est un gros hélicoptère vrombissant dans le ciel étoilé.
"Frédéric ! Arrête de ronfler ! Nondidju !" devons-nous hurler en choeur pour ça cesse.
Cela étant dit, après deux mois on est habitués, ce qui nous réveille maintenant, c'est quand le vol de 5h d'Air Burkina a du retard...
SYSTEME BANCAIRE DU BURKINA FASO
Petit gag bancaire.
Pendant que Francis se démenait au Ghana pour dédouaner notre foutu container, Fred et moi nous rendons à la banque pour ouvrir un compte.
Ici, les banques sont gardées à la fois par des vigiles, des policiers et parfois des militaires.
En attendant l'ouverture des guichets, Fred, passionné d'armes, discute avec un type en uniforme armé d'un fusil d'assaut FNC.
Histoire de montrer sa connaissance du domaine et d'engager la conversation, il lui fait remarquer qu'il s'agit de matériel fabriqué en Belgique, son pays natal.
Avec un grand sourire le type en uniforme, lui tend l'engin, en disant "Vous voulez essayer ?"
Tête ahurie de Fred qui, après une seconde de réflexion, décline poliment l'offre, en rétorquant "Non merci, je viens faire un petit dépôt et non un gros retrait".
Autre petit gag bancaire.
Sortant de ladite banque, écoeurés par le parcours du combattant administratif pour pouvoir ouvrir un malheureux compte courant, je suggère à Fred d'essayer dans une autre, espérant trouver des banquiers plus amènes et moins bouchés et ne pas m'être tapé, sous le cagnard, les 5km qui nous séparent du centre ville pour rien.
Nous trouvant sur l'avenue Dr Kwamé N'Krumah (l'avenue principale de Ouaga), les banques, ce n'est pas ça qui manque.
On décide donc de les faire
toutes, dans l'ordre où on les trouvera sur le chemin du retour.
On commence par la première, une filiale de BNP-Paribas.
Je me renseigne au guichet pour savoir comment ouvrir compte commercial et comptes privés et on me donne le nom des deux chargés de relations avec la clientèle professionnelle.
En cherchant dans le labyrinthe de l'étage des bureaux, un aimable employé s'offre à nous guider : coup de chance, c'était l'un des deux chargés de relations que nous recherchions.
Devant répondre à un appel sur son portable, il nous prie de l'excuser de l'interruption, discute quelques minutes avec son interlocuteur, puis s'enquiert de nos desiderata bancaires.
Nettement plus aimable qu'à la banque précédente, après avoir causé formalités et paperasses, il nous interroge plaisamment sur nos raisons d'avoir choisi le Burkina Faso pour monter une affaire commerciale.
Je lui explique en deux mots les circonstances qui m'ont amené à faire connaissance du pays et mes séjours consécutifs dans un pays que j'ai appris à aimer.
Là ou ça devient franchement comique, c'est qu'en bavardant il nous dit qu'il connait fort bien le film "Côte d'Ivoire, poudrière identitaire", qu'il est lui-même membre et trésorier du "Tocsin", l'association de mon vieil ami le Pr Albert Ouedraogo et que c'était précisément ce dernier qui avait interrompu le début de notre entretien par un appel sur son portable!
Ayant, de plus, l'impression de nous être déjà rencontrés, lui et moi, tout d'un coup nous nous rendons compte que c'est lui qui était avec moi dans la Mercedes d'Albert Ouedraogo lorsqu'il m'a conduit à Po, filmer les réfugiés bukinabè fuyant la Côte d'Ivoire, en novembre 2002.
Amitié immédiate, présentation à tout ce qui compte dans la banque et ouverture dès le lendemain des comptes privés avec chéquier et cartes de crédit (sans fiches de salaires, ni emploi et avec un dépôt initial ridicule, faut le faire).
Depuis on passe devant tout le monde dans les files et il est convenu d'aller manger chez lui prochainement.
Deux réflexions : le monde est décidément petit et, pour une fois qu'on a de la chance, on ne va pas la bouder.
PAYS VOISINS
Le Burkina est décidément le pays des hommes intègres : Francis est revenu il y a plus d'une semaine de son séjour au Ghana et au Togo et il n'a pas encore fini de râler sur le niveau de corruption des deux pays (et quand Francis, râle...).
REGIME ET SVELTESSE
Pour le reste, a force de ne boire que de l'eau, de manger peu et sain et de ma taper 15km à pieds tous les jours dans une température de sauna, j'ai perdu mon abcès de comptoir et retrouvé le tour de taille de mes vingt ans.
Plus de news bientôt.
Dominique..
SOMMEIL, RELIGIONS, TRANSPORTS AERIENS et FAUNE AU BURKINA FASO Francis et moi avons assez mal dormi au début. Il faut dire que les nuits ne sont pas particulièrement tranquilles. Les deux dancings du coin diffusent à profusion de la variété locale (beurk) jusquà des heures pas possibles. Vers 3h30, les muezzins entament, en canon, l'appel à la prière à l'intention des musulmans du coin (Allahouakbar!). Sur le coup de 4 heures et demie, les catholiques de la chapelle en plein air située juste en face de la concession, appellent à mâtines, en frappant à coups de masse sur une jante de camion suspendue par une corde à un arbre, faute de cloches (bang, bing, bang!). Après quoi les protestants d'à côté se mettent à chanter la gloire de Dieu (Amen, Alléluia!) sur des airs de gospels baptistes américains. Il arrive aussi que les animistes organisent une procession nocturne de masques et de fétiches au rythme des tam-tam (badaboum, badaboum!). La tolérance religieuse au Burkina Faso est admirable, mais nous apprécierions la tenue d'un forum oecuménique pour qu'imams, curés, pasteurs et sorciers se mettent une fois pour toutes d'accord sur une même heure de prière pour tous, Nom de Dieu(x)! Pour ne rien gâcher, la villa est située pile poil dans l'axe de la piste d'atterrissage de l'aéroport international de Ouagadougou à moins d'un kilomètre du début de piste... Résultats : les avions passent à très très basse altitude au-dessus de la maison. Les vols Air France, ça va, mais les vieux coucous d'Air Burkina ou Air Mali (également connue sous le nom évocateur d'Air Peut-être), là on a carrément l'impression que les tôles du toit vont s'envoler et on surveille chaque matin les fissures de la maison pour voir de combien elles se sont agrandies... On passe sur les Tupolev et Iliouchine perdant des boulons des compagnies charter libyennes emmenant les pèlerins à La Mecque... Un de ces jours, l'un d'entre eux s'écrasera dans la piscine et nous réveillera de manière définitive. Quand on pense aux petits bourgeois douillets qui protestent contre les vols de nuit à Zaventem et qui ont fait fuir DHL et ses emplois, ici, on se marre doucement. N'oublions pas les geckos, ces sympatiques reptiles, qui ressemblent à de gros lézards multicolores. On en a toute une colonie à la maison, tant dans le jardin qu'a l'intérieur où ils se baladent sur les murs et logent dans les faux plafonds. On les aime bien et on n'a garde de les chasser, parce que ces redoutables insectivores nous permettent de ne voir jamais aucune mouche, même lorsque nous mangeons en plein air dans jardin, et quasiment pas un moustique (un luxe sous ces latitudes). Le hic, c'est que ces charmants animaux domestiques poussent leurs cris d'amour la nuit et le cri d'amour d'un gecko, ça ressemble à celui d'un crapaud enroué qui se serait piqué aux stéroïdes anabolisants avant d'avaler un mégaphone. De temps en temps, on a droit aussi aux multiples chats du voisin venus chasser la souris, la nuit, sur le toit tôlé. Sans oublier, tous les matins, les petits oiseaux insectivores venus becqueter les scarabées ayant eu l'imprudence de venir se chauffer aux premiers rayons du soleil sur les volets métalliques des chambres (ça, ça fait le bruit d'un pic-vert sous amphétamines s'attaquant à une cymbale). Il n'y en a qu'un que le tintamarre ne me dérange pas. Fred a du mal a s'endormir, mais une fois dans les bras de Morphée, plus rien ne parvient l'en sortir. Francis et moi pouvons pester, râler, jurer : l'autre dort. Il rêve aussi. A en juger par le bruit émanant de sa chambre il doit rêver qu'il est un gros hélicoptère vrombissant dans le ciel étoilé. "Frédéric ! Arrête de ronfler ! Nondidju !" devons-nous hurler en choeur pour ça cesse. Cela étant dit, après deux mois on est habitués, ce qui nous réveille maintenant, c'est quand le vol de 5h d'Air Burkina a du retard... SYSTEME BANCAIRE DU BURKINA FASO Petit gag bancaire. Pendant que Francis se démenait au Ghana pour dédouaner notre foutu container, Fred et moi nous rendons à la banque pour ouvrir un compte. Ici, les banques sont gardées à la fois par des vigiles, des policiers et parfois des militaires. En attendant l'ouverture des guichets, Fred, passionné d'armes, discute avec un type en uniforme armé d'un fusil d'assaut FNC. Histoire de montrer sa connaissance du domaine et d'engager la conversation, il lui fait remarquer qu'il s'agit de matériel fabriqué en Belgique, son pays natal. Avec un grand sourire le type en uniforme, lui tend l'engin, en disant "Vous voulez essayer ?" Tête ahurie de Fred qui, après une seconde de réflexion, décline poliment l'offre, en rétorquant "Non merci, je viens faire un petit dépôt et non un gros retrait". Autre petit gag bancaire. Sortant de ladite banque, écoeurés par le parcours du combattant administratif pour pouvoir ouvrir un malheureux compte courant, je suggère à Fred d'essayer dans une autre, espérant trouver des banquiers plus amènes et moins bouchés et ne pas m'être tapé, sous le cagnard, les 5km qui nous séparent du centre ville pour rien. Nous trouvant sur l'avenue Dr Kwamé N'Krumah (l'avenue principale de Ouaga), les banques, ce n'est pas ça qui manque. On décide donc de les faire toutes, dans l'ordre où on les trouvera sur le chemin du retour. On commence par la première, une filiale de BNP-Paribas. Je me renseigne au guichet pour savoir comment ouvrir compte commercial et comptes privés et on me donne le nom des deux chargés de relations avec la clientèle professionnelle. En cherchant dans le labyrinthe de l'étage des bureaux, un aimable employé s'offre à nous guider : coup de chance, c'était l'un des deux chargés de relations que nous recherchions. Devant répondre à un appel sur son portable, il nous prie de l'excuser de l'interruption, discute quelques minutes avec son interlocuteur, puis s'enquiert de nos desiderata bancaires. Nettement plus aimable qu'à la banque précédente, après avoir causé formalités et paperasses, il nous interroge plaisamment sur nos raisons d'avoir choisi le Burkina Faso pour monter une affaire commerciale. Je lui explique en deux mots les circonstances qui m'ont amené à faire connaissance du pays et mes séjours consécutifs dans un pays que j'ai appris à aimer. Là ou ça devient franchement comique, c'est qu'en bavardant il nous dit qu'il connait fort bien le film "Côte d'Ivoire, poudrière identitaire", qu'il est lui-même membre et trésorier du "Tocsin", l'association de mon vieil ami le Pr Albert Ouedraogo et que c'était précisément ce dernier qui avait interrompu le début de notre entretien par un appel sur son portable! Ayant, de plus, l'impression de nous être déjà rencontrés, lui et moi, tout d'un coup nous nous rendons compte que c'est lui qui était avec moi dans la Mercedes d'Albert Ouedraogo lorsqu'il m'a conduit à Po, filmer les réfugiés bukinabè fuyant la Côte d'Ivoire, en novembre 2002. Amitié immédiate, présentation à tout ce qui compte dans la banque et ouverture dès le lendemain des comptes privés avec chéquier et cartes de crédit (sans fiches de salaires, ni emploi et avec un dépôt initial ridicule, faut le faire). Depuis on passe devant tout le monde dans les files et il est convenu d'aller manger chez lui prochainement. Deux réflexions : le monde est décidément petit et, pour une fois qu'on a de la chance, on ne va pas la bouder. PAYS VOISINS Le Burkina est décidément le pays des hommes intègres : Francis est revenu il y a plus d'une semaine de son séjour au Ghana et au Togo et il n'a pas encore fini de râler sur le niveau de corruption des deux pays (et quand Francis, râle...). REGIME ET SVELTESSE Pour le reste, a force de ne boire que de l'eau, de manger peu et sain et de ma taper 15km à pieds tous les jours dans une température de sauna, j'ai perdu mon abcès de comptoir et retrouvé le tour de taille de mes vingt ans. Plus de news bientôt. Dominique..04 janvier 2006
PETITS RECITS DE VOYAGE (9)
02 janvier 2006
PETITS RECITS DE VOYAGE (8)
01 janvier 2006
PETITS RECITS DE VOYAGE (7)
NOTES (1)Equivalent en langue Mooré de « douuuuucement…. » (2) Il faut savoir que, le lundi 2, les burkinabés récupèrent la fête de Nouvel An qui tombait le week-end, que le lendemain, c’est l’anniversaire de la Révolution…. Bref : la semaine des quatre dimanches… (3) Equivalent en langue Mooré de « mollo, mollo »