08 février 2006

ANECDOTES OUGALAISES....

(4 janvier -8 février 2006)

CLIMAT

Le temps polaire (35° la journée, tombant parfois à 25° voire 20° la nuit) reculant en faveur d'un temps un peu plus printanier (38° la journée, 30° à 35° la nuit), nous avons donc pu ranger les édredons en plumes et les doudounes.

SOMMEIL, RELIGIONS, TRANSPORTS AERIENS et FAUNE AU BURKINA FASO

Francis et moi avons assez mal dormi au début.

Il faut dire que les nuits ne sont pas particulièrement tranquilles.

Les deux dancings du coin diffusent à profusion de la variété locale (beurk) jusquà des heures pas possibles.

Vers 3h30, les muezzins entament, en canon, l'appel à la prière à l'intention des musulmans du coin (Allahouakbar!).

Sur le coup de 4 heures et demie, les catholiques de la chapelle en plein air située juste en face de la concession, appellent à mâtines, en frappant à coups de masse sur une jante de camion suspendue par une corde à un arbre, faute de cloches (bang, bing, bang!).

Après quoi les protestants d'à côté se mettent à chanter la gloire de Dieu (Amen, Alléluia!) sur des airs de gospels baptistes américains.

Il arrive aussi que les animistes organisent une procession nocturne de masques et de fétiches au rythme des tam-tam (badaboum, badaboum!).

La tolérance religieuse au Burkina Faso est admirable, mais nous apprécierions la tenue d'un forum oecuménique pour qu'imams, curés, pasteurs et sorciers se mettent une fois pour toutes d'accord sur une même heure de prière pour tous, Nom de Dieu(x)!

Pour ne rien gâcher, la villa est située pile poil dans l'axe de la piste d'atterrissage de l'aéroport international de Ouagadougou à moins d'un kilomètre du début de piste...

Résultats : les avions passent à très très basse altitude au-dessus de la maison.

Les vols Air France, ça va, mais les vieux coucous d'Air Burkina ou Air Mali (également connue sous le nom évocateur d'Air Peut-être), là on a carrément l'impression que les tôles du toit vont s'envoler et on surveille chaque matin les fissures de la maison pour voir de combien elles se sont agrandies...

On passe sur les Tupolev et Iliouchine perdant des boulons des compagnies charter libyennes emmenant les pèlerins à La Mecque...

Un de ces jours, l'un d'entre eux s'écrasera dans la piscine et nous réveillera de manière définitive.

Quand on pense aux petits bourgeois douillets qui protestent contre les vols de nuit à Zaventem et qui ont fait fuir DHL et ses emplois, ici, on se marre doucement.

N'oublions pas les geckos, ces sympatiques reptiles, qui ressemblent à de gros lézards multicolores.

On en a toute une colonie à la maison, tant dans le jardin qu'a l'intérieur où ils se baladent sur les murs et logent dans les faux plafonds.

On les aime bien et on n'a garde de les chasser, parce que ces redoutables insectivores nous permettent de ne voir jamais aucune mouche, même lorsque nous mangeons en plein air dans jardin, et quasiment pas un moustique (un luxe sous ces latitudes).

Le hic, c'est que ces charmants animaux domestiques poussent leurs cris d'amour la nuit et le cri d'amour d'un gecko, ça ressemble à celui d'un crapaud enroué qui se serait piqué aux stéroïdes anabolisants avant d'avaler un mégaphone.

De temps en temps, on a droit aussi aux multiples chats du voisin venus chasser la souris, la nuit, sur le toit tôlé.

Sans oublier, tous les matins, les petits oiseaux insectivores venus becqueter les scarabées ayant eu l'imprudence de venir se chauffer aux premiers rayons du soleil sur les volets métalliques des chambres (ça, ça fait le bruit d'un pic-vert sous amphétamines s'attaquant à une cymbale).

Il n'y en a qu'un que le tintamarre ne me dérange pas.

Fred a du mal a s'endormir, mais une fois dans les bras de Morphée, plus rien ne parvient l'en sortir.

Francis et moi pouvons pester, râler, jurer : l'autre dort.

Il rêve aussi.

A en juger par le bruit émanant de sa chambre il doit rêver qu'il est un gros hélicoptère vrombissant dans le ciel étoilé.

"Frédéric ! Arrête de ronfler ! Nondidju !" devons-nous hurler en choeur pour ça cesse.

Cela étant dit, après deux mois on est habitués, ce qui nous réveille maintenant, c'est quand le vol de 5h d'Air Burkina a du retard...

SYSTEME BANCAIRE DU BURKINA FASO

Petit gag bancaire.

Pendant que Francis se démenait au Ghana pour dédouaner notre foutu container, Fred et moi nous rendons à la banque pour ouvrir un compte.

Ici, les banques sont gardées à la fois par des vigiles, des policiers et parfois des militaires.

En attendant l'ouverture des guichets, Fred, passionné d'armes, discute avec un type en uniforme armé d'un fusil d'assaut FNC.

Histoire de montrer sa connaissance du domaine et d'engager la conversation, il lui fait remarquer qu'il s'agit de matériel fabriqué en Belgique, son pays natal.

Avec un grand sourire le type en uniforme, lui tend l'engin, en disant "Vous voulez essayer ?"

Tête ahurie de Fred qui, après une seconde de réflexion, décline poliment l'offre, en rétorquant "Non merci, je viens faire un petit dépôt et non un gros retrait".

Autre petit gag bancaire.

Sortant de ladite banque, écoeurés par le parcours du combattant administratif pour pouvoir ouvrir un malheureux compte courant, je suggère à Fred d'essayer dans une autre, espérant trouver des banquiers plus amènes et moins bouchés et ne pas m'être tapé, sous le cagnard, les 5km qui nous séparent du centre ville pour rien.

Nous trouvant sur l'avenue Dr Kwamé N'Krumah (l'avenue principale de Ouaga), les banques, ce n'est pas ça qui manque.

On décide donc de les faire

toutes, dans l'ordre où on les trouvera sur le chemin du retour.

On commence par la première, une filiale de BNP-Paribas.

Je me renseigne au guichet pour savoir comment ouvrir compte commercial et comptes privés et on me donne le nom des deux chargés de relations avec la clientèle professionnelle.

En cherchant dans le labyrinthe de l'étage des bureaux, un aimable employé s'offre à nous guider : coup de chance, c'était l'un des deux chargés de relations que nous recherchions.

Devant répondre à un appel sur son portable, il nous prie de l'excuser de l'interruption, discute quelques minutes avec son interlocuteur, puis s'enquiert de nos desiderata bancaires.

Nettement plus aimable qu'à la banque précédente, après avoir causé formalités et paperasses, il nous interroge plaisamment sur nos raisons d'avoir choisi le Burkina Faso pour monter une affaire commerciale.

Je lui explique en deux mots les circonstances qui m'ont amené à faire connaissance du pays et mes séjours consécutifs dans un pays que j'ai appris à aimer.

Là ou ça devient franchement comique, c'est qu'en bavardant il nous dit qu'il connait fort bien le film "Côte d'Ivoire, poudrière identitaire", qu'il est lui-même membre et trésorier du "Tocsin", l'association de mon vieil ami le Pr Albert Ouedraogo et que c'était précisément ce dernier qui avait interrompu le début de notre entretien par un appel sur son portable!

Ayant, de plus, l'impression de nous être déjà rencontrés, lui et moi, tout d'un coup nous nous rendons compte que c'est lui qui était avec moi dans la Mercedes d'Albert Ouedraogo lorsqu'il m'a conduit à Po, filmer les réfugiés bukinabè fuyant la Côte d'Ivoire, en novembre 2002.

Amitié immédiate, présentation à tout ce qui compte dans la banque et ouverture dès le lendemain des comptes privés avec chéquier et cartes de crédit (sans fiches de salaires, ni emploi et avec un dépôt initial ridicule, faut le faire).

Depuis on passe devant tout le monde dans les files et il est convenu d'aller manger chez lui prochainement.

Deux réflexions : le monde est décidément petit et, pour une fois qu'on a de la chance, on ne va pas la bouder.

PAYS VOISINS

Le Burkina est décidément le pays des hommes intègres : Francis est revenu il y a plus d'une semaine de son séjour au Ghana et au Togo et il n'a pas encore fini de râler sur le niveau de corruption des deux pays (et quand Francis, râle...).

REGIME ET SVELTESSE

Pour le reste, a force de ne boire que de l'eau, de manger peu et sain et de ma taper 15km à pieds tous les jours dans une température de sauna, j'ai perdu mon abcès de comptoir et retrouvé le tour de taille de mes vingt ans.

Plus de news bientôt.

Dominique..

SOMMEIL, RELIGIONS, TRANSPORTS AERIENS et FAUNE AU BURKINA FASO Francis et moi avons assez mal dormi au début. Il faut dire que les nuits ne sont pas particulièrement tranquilles. Les deux dancings du coin diffusent à profusion de la variété locale (beurk) jusquà des heures pas possibles. Vers 3h30, les muezzins entament, en canon, l'appel à la prière à l'intention des musulmans du coin (Allahouakbar!). Sur le coup de 4 heures et demie, les catholiques de la chapelle en plein air située juste en face de la concession, appellent à mâtines, en frappant à coups de masse sur une jante de camion suspendue par une corde à un arbre, faute de cloches (bang, bing, bang!). Après quoi les protestants d'à côté se mettent à chanter la gloire de Dieu (Amen, Alléluia!) sur des airs de gospels baptistes américains. Il arrive aussi que les animistes organisent une procession nocturne de masques et de fétiches au rythme des tam-tam (badaboum, badaboum!). La tolérance religieuse au Burkina Faso est admirable, mais nous apprécierions la tenue d'un forum oecuménique pour qu'imams, curés, pasteurs et sorciers se mettent une fois pour toutes d'accord sur une même heure de prière pour tous, Nom de Dieu(x)! Pour ne rien gâcher, la villa est située pile poil dans l'axe de la piste d'atterrissage de l'aéroport international de Ouagadougou à moins d'un kilomètre du début de piste... Résultats : les avions passent à très très basse altitude au-dessus de la maison. Les vols Air France, ça va, mais les vieux coucous d'Air Burkina ou Air Mali (également connue sous le nom évocateur d'Air Peut-être), là on a carrément l'impression que les tôles du toit vont s'envoler et on surveille chaque matin les fissures de la maison pour voir de combien elles se sont agrandies... On passe sur les Tupolev et Iliouchine perdant des boulons des compagnies charter libyennes emmenant les pèlerins à La Mecque... Un de ces jours, l'un d'entre eux s'écrasera dans la piscine et nous réveillera de manière définitive. Quand on pense aux petits bourgeois douillets qui protestent contre les vols de nuit à Zaventem et qui ont fait fuir DHL et ses emplois, ici, on se marre doucement. N'oublions pas les geckos, ces sympatiques reptiles, qui ressemblent à de gros lézards multicolores. On en a toute une colonie à la maison, tant dans le jardin qu'a l'intérieur où ils se baladent sur les murs et logent dans les faux plafonds. On les aime bien et on n'a garde de les chasser, parce que ces redoutables insectivores nous permettent de ne voir jamais aucune mouche, même lorsque nous mangeons en plein air dans jardin, et quasiment pas un moustique (un luxe sous ces latitudes). Le hic, c'est que ces charmants animaux domestiques poussent leurs cris d'amour la nuit et le cri d'amour d'un gecko, ça ressemble à celui d'un crapaud enroué qui se serait piqué aux stéroïdes anabolisants avant d'avaler un mégaphone. De temps en temps, on a droit aussi aux multiples chats du voisin venus chasser la souris, la nuit, sur le toit tôlé. Sans oublier, tous les matins, les petits oiseaux insectivores venus becqueter les scarabées ayant eu l'imprudence de venir se chauffer aux premiers rayons du soleil sur les volets métalliques des chambres (ça, ça fait le bruit d'un pic-vert sous amphétamines s'attaquant à une cymbale). Il n'y en a qu'un que le tintamarre ne me dérange pas. Fred a du mal a s'endormir, mais une fois dans les bras de Morphée, plus rien ne parvient l'en sortir. Francis et moi pouvons pester, râler, jurer : l'autre dort. Il rêve aussi. A en juger par le bruit émanant de sa chambre il doit rêver qu'il est un gros hélicoptère vrombissant dans le ciel étoilé. "Frédéric ! Arrête de ronfler ! Nondidju !" devons-nous hurler en choeur pour ça cesse. Cela étant dit, après deux mois on est habitués, ce qui nous réveille maintenant, c'est quand le vol de 5h d'Air Burkina a du retard... SYSTEME BANCAIRE DU BURKINA FASO Petit gag bancaire. Pendant que Francis se démenait au Ghana pour dédouaner notre foutu container, Fred et moi nous rendons à la banque pour ouvrir un compte. Ici, les banques sont gardées à la fois par des vigiles, des policiers et parfois des militaires. En attendant l'ouverture des guichets, Fred, passionné d'armes, discute avec un type en uniforme armé d'un fusil d'assaut FNC. Histoire de montrer sa connaissance du domaine et d'engager la conversation, il lui fait remarquer qu'il s'agit de matériel fabriqué en Belgique, son pays natal. Avec un grand sourire le type en uniforme, lui tend l'engin, en disant "Vous voulez essayer ?" Tête ahurie de Fred qui, après une seconde de réflexion, décline poliment l'offre, en rétorquant "Non merci, je viens faire un petit dépôt et non un gros retrait". Autre petit gag bancaire. Sortant de ladite banque, écoeurés par le parcours du combattant administratif pour pouvoir ouvrir un malheureux compte courant, je suggère à Fred d'essayer dans une autre, espérant trouver des banquiers plus amènes et moins bouchés et ne pas m'être tapé, sous le cagnard, les 5km qui nous séparent du centre ville pour rien. Nous trouvant sur l'avenue Dr Kwamé N'Krumah (l'avenue principale de Ouaga), les banques, ce n'est pas ça qui manque. On décide donc de les faire toutes, dans l'ordre où on les trouvera sur le chemin du retour. On commence par la première, une filiale de BNP-Paribas. Je me renseigne au guichet pour savoir comment ouvrir compte commercial et comptes privés et on me donne le nom des deux chargés de relations avec la clientèle professionnelle. En cherchant dans le labyrinthe de l'étage des bureaux, un aimable employé s'offre à nous guider : coup de chance, c'était l'un des deux chargés de relations que nous recherchions. Devant répondre à un appel sur son portable, il nous prie de l'excuser de l'interruption, discute quelques minutes avec son interlocuteur, puis s'enquiert de nos desiderata bancaires. Nettement plus aimable qu'à la banque précédente, après avoir causé formalités et paperasses, il nous interroge plaisamment sur nos raisons d'avoir choisi le Burkina Faso pour monter une affaire commerciale. Je lui explique en deux mots les circonstances qui m'ont amené à faire connaissance du pays et mes séjours consécutifs dans un pays que j'ai appris à aimer. Là ou ça devient franchement comique, c'est qu'en bavardant il nous dit qu'il connait fort bien le film "Côte d'Ivoire, poudrière identitaire", qu'il est lui-même membre et trésorier du "Tocsin", l'association de mon vieil ami le Pr Albert Ouedraogo et que c'était précisément ce dernier qui avait interrompu le début de notre entretien par un appel sur son portable! Ayant, de plus, l'impression de nous être déjà rencontrés, lui et moi, tout d'un coup nous nous rendons compte que c'est lui qui était avec moi dans la Mercedes d'Albert Ouedraogo lorsqu'il m'a conduit à Po, filmer les réfugiés bukinabè fuyant la Côte d'Ivoire, en novembre 2002. Amitié immédiate, présentation à tout ce qui compte dans la banque et ouverture dès le lendemain des comptes privés avec chéquier et cartes de crédit (sans fiches de salaires, ni emploi et avec un dépôt initial ridicule, faut le faire). Depuis on passe devant tout le monde dans les files et il est convenu d'aller manger chez lui prochainement. Deux réflexions : le monde est décidément petit et, pour une fois qu'on a de la chance, on ne va pas la bouder. PAYS VOISINS Le Burkina est décidément le pays des hommes intègres : Francis est revenu il y a plus d'une semaine de son séjour au Ghana et au Togo et il n'a pas encore fini de râler sur le niveau de corruption des deux pays (et quand Francis, râle...). REGIME ET SVELTESSE Pour le reste, a force de ne boire que de l'eau, de manger peu et sain et de ma taper 15km à pieds tous les jours dans une température de sauna, j'ai perdu mon abcès de comptoir et retrouvé le tour de taille de mes vingt ans. Plus de news bientôt. Dominique..

Aucun commentaire: